Alcool vs. Pression sociale

31 août 2017

Comment ça tu bois rien ? Mais si un petit coup, allez ! Mais fais pas ta meuf au régime, arrête tes conneries ! Tiens du crémant ou une bière ?

Ca fait un bon bout de temps que je voulais aborder ce sujet. Je ne savais pas si je le faisais ici ou sur Stras’Miam mais je pense qu’ici c’est mieux parce que c’est plus un sujet du quotidien / de société qu’un topic food. Donc nous y voilà.

Bon évidemment, si j’en parle c’est parce que j’ai déjà essayé de faire des « cures zéro alcool ». A croire qu’en m’entendant en parler j’avais l’impression de passer pour une alcoolique. Le premier à m’avoir donné envie de faire ça c’était Emmanuel E.N. qui fait à chaque année un mois sans alcool qu’il appelle EAUCTOBRE. J’ai trouvé l’idée cool et je me suis dit que s’il y avait un mouvement ça serait plus facile. Plus facile ?

Et oui, voilà le problème.

J’ai souvent été face à des ami(e)s qui arrêtent de boire pour des raisons qui leurs sont personnelles (envie de faire un régime, besoin de diminuer sa consommation, problèmes de santé, ou tout simplement vocation personnelle). Et ces gens m’ont toujours expliqué que c’est une vraie difficulté d’avoir une vie sociale normale et de ne pas boire d’alcool. Pourquoi ? Ben parce que dans la société si tu bois pas c’est parce que soit t’es malade (et encore, ça passe une fois sur deux), soit t’es au régime et par conséquent « bon allez, ce soir tu fais une exception.

 » En France, la personne qui ne boit pas d’alcool est considérée comme anormale « 

Huffington Post

Et les soirs de fête ? 

Ben en « fête » on ne peut pas célébrer sans boire de l’alcool. Le soir du nouvel an ? Il est quasi IM-PO-SSI-BLE de passergiphy-14 outre la coupe de crémant après le décompte. A ton pot de départ ? Ben tu dois trinquer une dernière fois avec tes collègues. A la fin de ton service de barman ? Ben tu prends la bière de fin de service, ça hydrate, ça fait du bien. Quand ta meilleure pote signe un CDI ? Ben tu bois un coup avec elle !

Avec moi au restau commandant une pizza ? Ben tu dois prendre un demi de rouge, sinon je suis seule, c’est pas agréable de boire un verre seule quand l’autre est au Perrier.

Bref, toutes les occasions sont bonnes. Et en Alsace, je pense qu’on est servis.
La seule issue (et encore) c’est d’être enceinte. Et je dis bien « et encore ». Bon si t’es enceinte, sous antibiotiques, et en train de préparer un marathon, on pourra comprendre. Mais dans 9 mois tu prends un verre Ginette !

Quelles solutions ?

Mais alors, comment faire pour tenir cette résolution ?

La méthode du mensonge

  • L’asociale / Tu ne sors plus de chez toi, sauf le matin, parce que c’est normal / toléré de ne pas boire, mais il faudra que tu rentres avant 11h15 parce que… « à 11 heures et quart, c’est l’heure du Ricard »
  • Le malade imaginaire / Tu fais croire à tout le monde que t’as de gros problèmes d’estomac qui font que tu prends des médicaments ultra dosées en cortisone et si tu bois un verre d’alcool tu feras une crise aiguë et tu devras partir
  • La presque vérité vu que ça va arriver un jour / Tu dis que tu essayes de tomber enceinte (sauf si tu es un garçon) et si tu es célibataire tu réponds « et alors ? »
  • Le mensonge qu’on ne peut pas déceler / Tu dis que tu t’es pris une cuite la veille (au risque de vexer tes amis qui penseront que tu prends toujours une cuite sans eux) mais tu t’exposes au risque de la fameuse « il faut soigner le mal par le mal, commence par une bière »
  • La maladie à la mode / Tu as développé une allergie à l’alcool à cause d’allergies croisées entre le pollen et la pomme de terre

Tu fais semblant (toutes ces méthodes ont été testées et approuvées)giphy-13

  • La feinte / Tu arrives en soirée, tu prends une bouteille de bière 33cl terminée, et tu vas discrètement la remplir d’eau et tout le monde croit que tu bois, et puis vers 01h tout le monde s’en fout
  • Le jeu de rôle, l’oscar de ta vie / Au moment de trinquer ton shooter, pendant que tout le monde est concentré sur son breuvage et sur le chemin bar/bouche, tu le renverses au sol et tu fais semblant que tu l’as bu (entrain de mimiques devant le miroir obligatoire)

La méthode « j’affronte le monde et j’assume »

  • La facilité / Tu commences par le mois d’EAUctobre, comme c’est un mouvement de mode, tu pourras même motiver des amis et puis après tu expliques que tu continues
  • L’affront / Quand on te pose la question, tu dis que c’est un choix, tu assumes que tu es en parfaite santé, et tu acceptes qu’on te fasse passer pour la « relou » ou la « pas drôle » de la soirée et puis tu espères qu’un jour ils lâcheront l’affaire

Si toutes ces solutions ne t’aident pas, alors tu dois accepter que tu ne pourras jamais vaincre l’alcool.
Alors, à la tienne ! Et courage à ceux qui subsistent ! 

Anecdote de fin d’article trop long

Quand j’ai dit à mes parents que j’allais essayer de ne plus boire en semaine, ils m’ont dit (avec leur accent bulgare magnifique) « mais tu sais, papa et moi on a arrêté de boire de l’alcool »  avec une bière à la main……. et quand j’ai fait remarquer à maman ce qu’elle avait dans la main, elle m’a dit « oui mais ça c’est pas de l’alcool, je te parle du vin, de la vodka, de la rakia » .

Aaaaaaaahhhh mais alors ça va, moi aussi j’arrête l’alcool alors maman ! <3


A lire

  • Marie 1 septembre 2017 at 2 h 42 min

    Merci pour cet article, ça fait du bien de le lire 😛
    Personnellement, je n’ai jamais bu d’alcool. Même pas pendant les soirées étudiantes. Nope, madame. Je trouve que ça a mauvais goût et la simple idée qu’une boisson puisse modifier mon comportement me déplait (on va dire que je suis trop psychorigide, hein). Je n’ai jamais compris le principe de boire un truc qui va faire vomir/donner mal à la tête/est potentiellement dangereux pour soi et les autres. Du coup, quand je sors dans les bars avec des gens qui boivent de l’alcool, je suis la meuf pas drôle. Merci bien ! D’ailleurs, j’ai remarqué que les gens culpabilisent presque de boire devant moi, comme s’ils étaient jugés. Alors que pas du tout !
    M’enfin, je te souhaite bon courage 🙂 et vive le jus d’orange !